[CEREMA] Quels aménagements pour les piétons lors de la phase de déconfinement ?

Les objectifs de distanciation physique en période de confinement provoquent des ajustements des usages de l’espace public : files d’attentes devant des magasins, piétons marchant sur des chaussées sans trafic, promiscuité gênée à l’attente de feu vert piéton… Pour anticiper la phase de déconfinement, quelques pistes sont explorées afin de concilier cheminement, attente des piétons, et distanciation physique.

File d'attente de piétons dans une rue pendant le confinement. Source : Cerema, 2020.
File d’attente de piétons dans une rue pendant le confinement. Source : Cerema, 2020.

Avertissement du CEREMA : cet article est à compléter. Bien qu’en évolution, nous avons pris le parti de partager avec vous les éléments dont nous disposions déjà.

Les mesures de confinement ont entraîné une diminution importante des déplacements , en particulier motorisés et en transport public. En parallèle, la part des déplacements courts a progressé, ce qui réinterroge la « marchabilité » de nos espaces publics, trottoirs, cheminements piétons… Lors de la phase de déconfinement, les contraintes de distanciation physique et l’augmentation progressive des flux vont générer des adaptations des usages, parfois des réaménagements et de nouveaux questionnements :

  • Est-ce que les règles existantes (accessibilité notamment) sont suffisantes pour assurer des cheminements « sûrs » au sens de ses nouvelles exigences sanitaires ?
  • Comment créer plus de lieux d’attentes pour les piétons lors de la réouverture des écoles, équipements, commerces tout en limitant la promiscuité entre piétons ?
  • Comment permettre aux piétons de se déplacer plus librement sans créer de situation accidentogène ?
  • Comment adapter les aménagements rapidement tout en limitant les interventions des agents des collectivités ?

Quinze propositions pour des aménagements transitoires en faveur des piétons

Vous pouvez télécharger ci-dessous un document de travail listant quinze propositions visant à retrouver de l’espace pour les piétons en ville, à la fois pour les cheminements et pour les espaces d’attente. Nous remercions les collectivités pour leurs précisions et compléments apportés.

File d'attente de piétons dans une rue pendant le confinement. Source : Cerema, 2020.
File d’attente de piétons dans une rue pendant le confinement. Source : Cerema, 2020.

Faute de pouvoir organiser des files d’attente à l’intérieur des commerces, pharmacies, etc., l’espace public a été temporairement utilisé pour cet usage. Les trottoirs sont à la fois utilisés pour de l’attente et du cheminement. Cela a mis en avant les avantages des aménagements larges, confortables… et au contraire les difficultés que posaient les trottoirs étroits, les cheminements qui n’avaient pas été mis en accessibilité…

Des pistes sont actuellement testées dans plusieurs pays pour donner plus de place aux piétons et aux cyclistes pendant le confinement [voir cet article sur les aménagements cyclables temporaires]. Or des outils juridiques et techniques existent déjà et peuvent être mis à profit pour concilier distanciation physique et augmentation du nombre de piétons durant la période transitoire du déconfinement.

La circulation des piétons : les recommandations

Schémas de piétons et profil de trottoir. Source : Cerema, 2020.
Schémas de piétons et profil de trottoir. Source : Cerema, 2020.

La réglementation accessibilité prévoit une largeur minimale de cheminements sans obstacle de 1,40 m. Le Cerema recommande une largeur de 2,50 m pour les trottoirs. Cette recommandation concerne le trottoir banal sur lequel on chemine et où il n’est pas prévu de stockage de piétons. Le contexte actuel montre bien l’importance de ces exigences et que les règles de distanciation physique peuvent difficilement être respectées en-dessous de cette largeur de 2,50 m recommandée.

Dans des rues ou les flux piétons sont très importants (magistrales piétonnes, grands boulevards, rues touristiques …) ou bien à proximité d’équipements, il est préférable de dimensionner plus généreusement les espaces dédiés aux piétons.

Augmenter temporairement l’espace pour les cheminements piétons

Les bandes de stationnement ou des voies de circulation peuvent être temporairement affectées au cheminement piéton. Source : Cerema.
Les bandes de stationnement ou des voies de circulation peuvent être temporairement affectées au cheminement piéton. Source : Cerema.

Augmenter l’espace dédié aux piétons seuls peut se faire en élargissant la partie trottoir : les bandes de stationnement ou des voies de circulation peuvent être temporairement affectées (au besoin en révisant le plan de circulation). Cela permet de créer des cheminements piétons supplémentaires sur de grands linéaires.

Un cheminement piéton dissocié ou une surlargeur pour les piétons peut être créé sur la chaussée à l'occasion de l'aménagement d'une piste cyclable temporaire. Source : Cerema, 2020.
Un cheminement piéton dissocié ou une surlargeur pour les piétons peut être créé sur la chaussée à l’occasion de l’aménagement d’une piste cyclable temporaire. Source : Cerema, 2020.

Sur des axes larges (boulevards, voiries principales), un cheminement dissocié ou une surlargeur pour les piétons peut être créé sur la chaussée à l’occasion de l’aménagement d’une piste cyclable temporaire.

Créer ou étendre des zones de rencontres permettrait de mieux utiliser l’espace public. Lors de la phase de déconfinement, le trafic motorisé encore faible dans certaines rues permettrait de redistribuer utilement l’espace public et de donner plus de facilités aux piétons. C’est l’occasion de créer des zones de rencontres temporaires, comme à Vienne (Autriche), ou bien d’élargir le périmètre de certaines zones existantes. Cela permet aux piétons de se déplacer en toute légitimité sur la chaussée, tout en éveillant l’attention des automobilistes.

Une communication sur les droits des piétons dans les zones de rencontres et zones 30 peut aussi être bénéfique. C’est relativement facile à mettre en place, et ne nécessite aucune intervention d’agents sur le terrain.

Des aménagements évolutifs peuvent être envisagés, avec des réglementations pouvant varier dans le temps. Le code général des collectivités territoriales précise que le maire peut restreindre la circulation selon les périodes, comme l’indique l’article L2213-2 : « Le maire peut, par arrêté motivé, eu égard aux nécessités de la circulation et de la protection de l’environnement : 1° Interdire à certaines heures l’accès de certaines voies de l’agglomération ou de certaines portions de voie ou réserver cet accès, à certaines heures ou de manière permanente, à diverses catégories d’usagers ou de véhicules ; […] ».

Cette disposition créant une aire piétonne temporaire est parfois utilisée devant des écoles aux heures de pointes, et pourrait être développée au moment de la réouverture des établissements scolaires : en phase de déconfinement, des files de piétons assez longues risquent de se former. Cela peut aussi concerner des rues où plusieurs commerces sont ouverts, ou bien devant des pôles générateurs de déplacements (services publics, banques alimentaires …) et devant lesquels se forment ponctuellement de longues files d’attentes.

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