Un an après le meurtre de Paul Varry, la lutte contre les violences motorisées est à l’arrêt

Il y a un an, le 15 octobre 2024 à Paris, Paul Varry mourrait à 27 ans, écrasé par un automobiliste. Le conducteur est aujourd’hui mis en examen pour meurtre compte tenu de l’intention de tuer. Le souvenir de ce drame est intact et la vague d’émotions déclenchée il y a un an, a mis en lumière un phénomène généralisé de violences motorisées : trois quarts des répondant·es ont affirmé avoir été victimes d’une violence motorisée dans l’édition 2025 du Baromètre vélo. Le rapport « Prévenir les violences et apaiser les tensions pour mieux partager la voie publique » publié le 28 avril 2025 par la mission du préfet Emmanuel Barbe est sans équivoque et l’Etat doit désormais agir au plus vite.

Lors de l’édition 2025 du Baromètre vélo de la FUB qui a enregistré un record de plus de 334 000 contributions, 77 % des répondants ont indiqué avoir été victimes de violences motorisées, rappelant que le phénomène est massivement diffusé et alarmant. Vitesses et proximités dangereuses lors des dépassements, refus de priorité et queues de poisson sont autant d’agressions du quotidien relayées par les répondants, en plus des agressions physiques qui surviennent y compris en présence d’enfants.

Le rapport d’Emmanuel Barbe avait le mérite de contenir des recommandations pouvant être mises en œuvre rapidement et indépendamment de question budgétaire, dont :

  • La protection des cyclistes contre les dépassements dangereux, avec la modification de la réglementation pour imposer le franchissement complet de la ligne médiane par les véhicules à moteur sur les routes disposant d’au moins deux voies ;
  • La modération des vitesses pour réduire les risques de chocs mortels, avec la définition d’au moins une « zone 30 » dans chaque agglomération ;
  • L’amélioration du recueil de plainte pour les victimes de violences motorisées, avec la possibilité de téléverser des vidéos dans le système de visio-plainte ;
  • La transformation du permis de conduire pour former des conducteurs et conductrices prudentes, empathiques et respectueux des usagers et usagères vulnérables, avec des évolutions de la formation des enseignants à la conduite, des conducteurs et des épreuves théoriques et pratiques, dont le rapport démontre qu’elles peuvent être engagées dès maintenant.

La FUB déplore le rejet des deux recommandations actant le droit au vélo en sécurité : la protection des cyclistes contre les dépassements dangereux et la modération des vitesses en ville. Sans ces mesures emblématiques, c’est l’esprit du rapport dans son ensemble qui n’est pas respecté.

La FUB réitère ses propositions, absentes du rapport Barbe, pour mieux sanctionner les auteurs de violences motorisées par les mesures administratives de suspension du permis de conduire, d’immobilisation et de mise en fourrière des véhicules, ainsi que par la confiscation des véhicules au moment du prononcé d’une condamnation. La publication de la circulaire du 9 mai 2025 relative à la saisie et la confiscation des véhicules dans le cadre des rodéos urbains a illustré la capacité du Gouvernement à mobiliser avec célérité un arsenal juridique et logistique (saisie, confiscation, destruction anticipée, partenariat avec les collectivités) pour un enjeu de sécurité ciblé. Cela rend d’autant plus criante l’absence de mesures pour lutter contre les violences motorisées.

La FUB et ses associations membres resteront pleinement mobilisées auprès du Gouvernement, auprès des parlementaires, mais aussi des candidats et candidates aux élections municipales, afin que des actions concrètes soient engagées dans les meilleurs délais pour protéger les usagers et usagères vulnérables des violences motorisées.

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Source : FUB, 13 octobre 2025.