
Le CC37 est fier de mettre à l’honneur une femme qui remet au goût du jour la réparation de machines à coudre en se déplaçant à vélo sur l’agglomération de Tours.
Dans les années 1920, la maison Albert PAPIN installée 105 rue des Halles à Tours utilisait déjà le vélo-cargo pour transporter des machines à coudre à réparer. Cette maison a officié durant deux siècles dans la réparation de cycles et de machines à coudre. Et à l’époque, il s’agissait de machines à coudre à pédalier qui pesaient plus de 20 kg et qui étaient transportées avec des triporteurs pas légers non plus et sans assistance électrique !
Un modèle des triporteurs, utilisés par la maison Albert PAPIN, a soigneusement été conservé et est exposé au musée Maurice Dufresne à Azay-le-Rideau.

Le CC37 profite de cet article pour vous inviter à aller visiter le musée Maurice Dufresne qui conserve une superbe collection de tout type de vélos d’époque (grands bi, cyclo-tandem side-car, etc.). C’est un peu la mémoire du vélo et de bien d’autres belles choses. Ce musée est un incontournable en Touraine pour les sorties touristiques !
Le musée ouvrira du 05 avril jusqu’au 26 octobre 2025 . Il possède un restaurant, avec une belle terrasse ombragée dans un parc arboré au bord de l’Indre. De quoi faire une superbe sortie (à vélo de préférence) et de beaux souvenirs !
Aujourd’hui, c’est d’Anne Douard, réparatrice de machine à coudre « toutes marques », dont nous allons parler !

Anne, a démarré son activité le 1er mars 2024 et utilise un biporteur avec assistance électrique pour transporter les machines à coudre à réparer.
Bien qu’elle bénéficie d’une assistance électrique sur son biporteur et que les machines à coudre soient un peu plus légères qu’à l’époque (de 5 à 10 kg selon les modèles), elle n’en est pas moins courageuse !
Son entreprise basée à La Riche se nomme Ann’Répare.
Site web : www.annrepare.com
Et comme c’est tellement rare de trouver une réparatrice de machine à coudre, elle a des commandes par dessus la tête!
Elle intervient sur l’agglomération de Tours et va jusqu’à Saint-Avertin, Saint-Cyr-sur-Loire, Joué-lès-Tours et Chambray-lès-Tours. Au-delà, elle utilise une fourgonnette.

Elle a fait le choix de la cyclo mobilité sur ce secteur proche pour plusieurs raisons.
- Premièrement, parce que c’est faisable et parce qu’elle a l’habitude de pratiquer le vélo depuis longtemps. Elle aime se déplacer à vélo, c’est presque un besoin !
Lorsqu’elle était enfant, elle allait à l’école à vélo, et elle prenait le vélo pour aller chercher les vaches quand ses parents étaient agriculteurs.
Lors de ses études, elle a beaucoup voyagé en France ou à l’étranger, et à chaque fois qu’elle arrivait dans une ville, la première chose qu’elle faisait était d’acheter un vélo d’occasion qu’elle revendait ensuite en quittant la ville.
Lorsqu’elle a rencontré son conjoint, elle lui a fait découvrir la mobilité à vélo et un jour, ils ont fait le Danube à vélo en faisant du camping.
Bref, le vélo fait quasiment partie de ses gènes et c’est contagieux ! - Deuxièmement, parce qu’elle aime bien faire du sport et parce qu’elle est souvent assise pour réparer les machines à coudre. Faire du vélo lui permet de lutter contre la sédentarité liée à ce métier de réparation en atelier. Et puis elle n’aime pas être renfermée dans l’habitacle d’une voiture, elle préfère nettement le vélo afin d’être en contact avec la nature et sentir l’air du dehors.
- Troisièmement, parce qu’elle a horreur de perdre son temps dans les embouteillages ou de sillonner les rues pour chercher une place de stationnement.
Pour transporter son matériel, Anne a choisi un biporteur.
Ayant déjà fait de la moto et elle trouve la conduite un peu similaire et cela la rassure.
Dans la caisse étanche de son biporteur, elle transporte son matériel de dépannage, les machines à coudre, et ses courses.
Anne recharge sa batterie environ une fois par semaine. Elle a choisi une grosse batterie pour garantir une bonne autonomie. Le temps de charge est d’environ une heure. Cela lui fait gagner de l’argent et du temps. L’électricité est moins chère que le carburant et elle n’a pas besoin d’aller faire le plein à une station-service. Pendant ce temps-là, elle peut réparer d’autres machines à coudre !
Cette initiative, de se déplacer à vélo plaît aux clients.
Anecdote : lorsqu’elle a exposé son biporteur sur son stand lors du marché aux puces des couturières de Joué-lès-Tours, les gens lui disaient : « Ah, vous vous déplacez à vélo ! Mais c’est génial ! Est-ce que vous pourriez venir jusqu’à chez moi? »

Anne a investi 6 000 € dans son biporteur.
Elle a bénéficié d’une subvention de 1 200 € de l’Adie (Association pour le Droit à l’Initiative Économique).
Pour pouvoir bénéficier de la subvention, Anne a dû réaliser une formation d’une journée dans le cadre du programme Ma Cycloentreprise de l’Adie.
Lors de cette journée, elle a testé différents types de vélos-cargos afin de définir celui qui lui convenait le mieux et elle a bénéficié d’une formation alliant théorie et pratique sur l’usage du vélo.
Conseils donnés par Anne pour devenir cyclo entrepreneur :
- Premièrement, avoir un endroit privé pour stationner son vélo-cargo, de préférence avoir un garage de plein pied.
- Deuxièmement, se renseigner auprès de cyclo entrepreneurs pour avoir des conseils et retours d’expérience sur les vélos-cargos.
- Troisièmement, être bien équipé notamment pour sa sécurité et pour la pluie.
Il faut également prévoir un budget pour l’assurance vélo.
Anne a décidé de rejoindre l’association Les Boîtes à Vélo – Tours, justement pour savoir comment font les autres, comment ils se débrouillent, pour avoir d’autres avis. Ils ont aussi des préoccupations d’entrepreneurs. Étant toute seule dans son entreprise, c’est une occasion pour elle de rencontrer d’autres entrepreneurs qui ont les mêmes centres d’intérêt qu’elle : notamment la mobilité à vélo !
Anne aimerait faire une remarque concernant les améliorations à apporter par la métropole de Tours au sujet des équipements destinés au stationnement des vélos-cargos :
Anne trouve que les arceaux appui vélo installés à Tours et que les espaces de dégagement ne sont pas adaptés pour les vélos-cargos.
Elle est obligée de faire des centaines de mètres pour attacher son biporteur à un poteau d’éclairage. Le fait de chercher un point d’attache pour le stationnement de son vélo-cargo lui fait perdre du temps et de l’énergie, car les machines à coudre ce n’est pas léger à transporter à la main (de 5 à 10 kg selon les modèles).
Elle a besoin d’espace et que ce soit pratique pour manœuvrer son biporteur qui n’est pas léger non plus !
Lorsqu’elle est allée à La Rochelle, Nantes et Angers, elle a vu des équipements prenant mieux en compte le stationnement des vélos-cargos.
Anne sera présente à La Fête du Vélo qui se déroulera le dimanche 4 mai 2025 de 10h00 à 18h00, place Anatole France à Tours.
Le CC37 vous invite à venir la rencontrer à cette occasion.
Pour en savoir plus
La Nouvelle République, La Riche : Anne Douard au chevet des machines à coudre. 09 septembre 2024.
Auteur de l’article : Benoît Bourdache
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