Claude Taligault (1932-2025), un grand Monsieur du vélo en Touraine s’en est allé

Claude Taligault (1932-2025), sous les couleurs de l’Union Cyclotouriste de Touraine (UCT), son club de toujours.
Claude Taligault (1932-2025), l’Union Cyclotouriste de Touraine (UCT), son club de toujours.

C’est par ces qualités humaines que Claude Taligault vous touchait au premier abord : gentillesse, modestie et conversation passionnée… surtout lorsqu’il s’agissait de parler de vélo ! Vous découvriez alors sa connaissance encyclopédique de l’histoire du vélo en Touraine : machines, lieux et personnes.

Passionné de cyclotouriste depuis l’adolescence et doté d’un physique de grimpeur, Claude pouvait vous raconter pendant des heures l’histoire du cyclotourisme en Indre-et-Loire : voyages au long cours en France et en Europe, les éditions de Paris-Tours, l’aventure de l’Union Cyclotouriste de Touraine (UCT), premier club de cyclotourisme du département fondé en 1930, dont il fut président pendant 25 ans, le vélodrome Victor Lefèvre de Tours, etc. Les curieux et les passionnés pourront consulter ses archives aux archives départementales.

N’ayant jamais sacrifié au culte de l’automobile et trouvant absurde de faire 100 km à vélo le week-end et de prendre sa voiture la semaine pour quelques kilomètres, Claude était un cycliste du quotidien ayant toujours utilisé un vélo pour se rendre sur son lieu de travail.

Intéressé par la mécanique et désireux d’aider les autres, Claude fut un bénévole assidu au sein de l’atelier d’autoréparation du Collectif Cycliste 37 de 2012 à 2015 au moins. Le Collectif Cycliste 37 remercie Claude d’avoir aidé l’association à grandir et salue chaleureusement l’Union Cyclotouriste de Touraine (UCT), son club de toujours.

Claude Taligault, bénévole assidu au sein de l’atelier d’autoréparation du Collectif Cycliste 37 dans les anciens locaux du 59 boulevard Preuilly à Tours.
Claude Taligault, bénévole assidu au sein de l’atelier d’autoréparation du Collectif Cycliste 37 dans les anciens locaux du 59 boulevard Preuilly à Tours.

Biographie de Claude Taligault (1932-2025 ; cyclotouriste)

Claude Taligault est né à Villedômer (Indre-et-Loire) en 1932 de parents tous deux originaires de Touraine, qui avaient d’abord vécu à Tours avant de tenir une boulangerie à Veigné. En 1937, la famille s’installe rue du Vieux Calvaire à Tours (aujourd’hui rue de l’Ermitage). Pendant les bombardements de 1940 elle se réfugie à Ligueil, où elle voit arriver les Allemands. Claude Taligault garde le souvenir du pont de Saint-Avertin détruit par une explosion.

Il commence à faire du vélo à l’adolescence (un vieux vélo trouvé chez un oncle qui tenait une boucherie à Ballan-Miré) et de plus en plus pendant son apprentissage d’électromécanicien au lycée Paul-Louis Courier, où il adhère à l’Union cyclotouriste de Touraine (UCT) par l’entremise d’un camarade du lycée.

Il consacre ses dimanches au vélo et fait aussi de longues balades avec son frère cadet qu’il a converti au vélo, par exemple à Cholet ou à la Bourboule, où ils campent sous une tente américaine. A l’UCT il passe ses brevets de 100 km, puis 400 km. Il est fasciné par les récits d’équipée à vélo qui occupent une place importante dans la culture du cyclotourisme – il cite le récit d’un voyage à Gibraltar qui l’a marqué.

En 1952, avant de partir au service militaire, il consacre ses 15 jours de vacances à un premier grand voyage à Venise, toujours avec son frère cadet. Les points de contrôle qui permettront d’attester le voyage s’échelonnent au fil des 1200 km – que Claude Taligault n’hésite pas à rallonger, prenant la mesure de ses capacités physiques.

Au passage il s’engage dans le Brevet des randonneurs des Alpes (BRA), randonnée de montagne prestigieuse organisée par le club des Cyclotouristes grenoblois (club créé dès 1926 sous le nom de Joyeuse pédale de l’Aigle, du nom d’un quartier de Grenoble) depuis 1936. Claude Taligault en connaît l’existence par des membres de l’UCT qui arborent l’insigne remis à ceux qui ont triomphé de cette randonnée exigeante où il faut enchaîner quelques-uns des grands cols du Tour de France : Lautaret, Galibier, Croix de Fer, Télégraphe. Elle est réservée aux majeurs mais Claude y fait quand même admettre son frère âgé de 16 ans (à sa retraite en 1991, Claude Taligault renouera avec les grands cols des Alpes au cours d’une randonnée Thonon-Trieste).

Claude Taligault fait un service militaire formateur comme infirmier militaire à Marrakech, au Maroc. A son retour en 1954, il trouve un emploi à La Maison du Lustre, rue Charles-Gille à Tours, où il fera toute sa carrière.

C’est à l’UCT qu’il rencontre Jeanine Archambault, qui deviendra son épouse. A une époque où le cyclisme est encore essentiellement masculin, Jeanine, peu entraînée et mal équipée, s’illustre en terminant 2e de la Grimpée du Puy de Dôme derrière une coureuse, [Lyli Herse], qui deviendra championne de France sur route.

Claude Taligault devient vice-président de l’UCT en 1970, puis il en est le président de 1978 à 1993. C’est lui qui crée le Comité départemental de la Fédération française de cyclotourisme en 1978.

Claude Taligault, bénévole assidu au sein de l’atelier d’autoréparation du Collectif Cycliste 37 dans les anciens locaux du 59 boulevard Preuilly à Tours.
Claude Taligault, bénévole assidu au sein de l’atelier d’autoréparation du Collectif Cycliste 37 dans les anciens locaux du 59 boulevard Preuilly à Tours.

Consulter les archives de Claude Taligault aux archives départementales d’Indre-et-Loire

  • Cote/Cotes extrêmes : 291J (Cote)
  • Date : 1925-2021
  • Localisation physique : AD37 – Site de Chambray-lès-Tours

Pour en savoir plus

Avis de décès de la Nouvelle République, 24 juillet 2025.
Avis de décès de la Nouvelle République, 24 juillet 2025.